Le cancer du pancréas
En quoi les avancées médicales permettent le diagnostique et l'élaboration du traitement pour limiter l'impact ou l'élimination du cancer du Pancréas ?

La chirurgie est le seul traitement curatif du cancer du pancréas mais elle n’est envisageable que dans les stades précoces. Dans les autres cas, la chimiothérapie, seule ou en association à la radiothérapie, est préconisée. En pratique, seuls 10 à 15 % des cancers du pancréas sont opérables.
L’équipe médicale qui prend en charge le patient utilise plusieurs éléments afin d’évaluer si le cancer est opérable.
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Les caractéristiques propres à la tumeur : un cancer très évolué localement ou métastasé ne peut pas être opéré. Seules les tumeurs peu avancées sont, dans leur majorité, opérables.
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Les caractéristiques propres au patient : le cancer du pancréas touche généralement des sujets âgés. L’état général du patient, et particulièrement ses fonctions cardiaques, rénales ou pulmonaires, doivent être mesurées au cours du bilan préopératoire. Son état de santé peut parfois être insuffisant pour que l’opération puisse être envisagé avec sécurité. Ceci est d’autant plus vrai que la chirurgie du cancer du pancréas est une opération relativement lourde et longue, pour laquelle le risque de complications ou de mortalité n’est pas nul (5 % de décès).
Le déroulement de l’intervention
Lorsqu’elle est possible, la chirurgie est réalisée sous anesthésie générale.
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Elle peut être pratiquée après laparotomie, technique classique nécessitant l’ouverture de l’abdomen du patient.
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Elle peut aussi être pratiquée par cœlioscopie. Dans ce dernier cas, l’incision réalisée mesure quelques millimètres seulement et permet d’insérer des instruments chirurgicaux miniaturisés. L’ampleur de l’intervention est réduite.
Avant l’ablation de la tumeur en elle-même, le chirurgien s’assure que rien n’a échappé à l’imagerie préopératoire, comme par exemple de petites métastases locorégionales. Il inspecte également l’environnement immédiat de la tumeur et les vaisseaux sanguins voisins. Parfois, malgré la taille réduite de la tumeur, ses caractéristiques ne permettent pas son retrait. Dans ce cas, le médecin se contente de dégager les voies biliaires et digestives qui sont, ou pourraient, être bloquées par la tumeur, afin de réduire les symptômes liés à la maladie (ictère, vomissements, …)
Si la tumeur peut être retirée, le chirurgien adapte la procédure à la zone du pancréas atteinte :
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Si le cancer est situé dans le corps ou la queue du pancréas, le chirurgien retire la partie gauche de l’organe. Il doit aussi retirer les vaisseaux qui le traversent ainsi que la rate qui est à son contact.
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Lorsque le cancer est situé dans la tête du pancréas, l’opération est plus compliquée car le duodénum et l’estomac sont à son contact. La partie droite du pancréas est retirée ainsi que le canal cholédoque qui s’y trouve. Les portions adjacentes de l’estomac et du duodénum sont aussi enlevées. Une phase de reconstruction de plusieurs heures débute ensuite : elle permet de refermer le reste de l’estomac et de rétablir la continuité du tube digestif en reconstituant celle de l’intestin et en rétablissant une voie de circulation de la bile entre le foie et l’intestin.
Dans les deux cas, les ganglions lymphatiques qui drainent la zone du pancréas sont retirés pour limiter les risques de dissémination de cellules cancéreuses qui auraient pu migrer depuis le pancréas jusqu’à ces ganglions.
Les suites de l’opération chirurgicale
Après l’opération, le patient reste en réanimation durant quelques jours puis il rejoint le service dans lequel il a été admis.
Durant les tous premiers jours, la douleur du patient est prise en charge par un traitement adapté. Une sonde urinaire est posée pour éliminer les urines. Une perfusion est aussi mise en place dans une veine du bras. Elle permet de nourrir le malade en attendant que le système digestif retrouve sa fonctionnalité.
C’est seulement après quelques jours, et lorsque les signes d’un retour normal du transit sont observés (gaz), que le patient reprend progressivement une alimentation normale. Les premières selles peuvent être diarrhéiques et contenir des traces de sang liées à l’opération.
La complication la plus grave est l’apparition de fistules : ces lésions sont dues à une mauvaise cicatrisation de la zone opérée du pancréas. Le liquide pancréatique s’en échappe et peut s’épancher localement ou se répandre dans la plèvre (l’enveloppe qui entoure les poumons). Il existe alors un risque d’infection qui doit être contrôlé. En cas de fistules, le patient est réopéré.
